La Démocratie
à Athènes



C'est en 507 avant J.C. qu'est née la démocratie dans la cité. Les grands principes de ce régime politique (littéralement "gouvernement par et pour le peuple") n'ont aujourd'hui pas changés.
À l'époque, environ 40.000 personnes sur les 250.000 qui peuplaient l'Attique étaient des citoyens, c'est à dire qu'il avaient plus de 20 ans, qu'ils étaient de sexe masculin, libres (non-esclaves) et nés de parents athéniens.
Ceux-là, et ceux-là seulement, avaient le privilège de siéger à "l'Ecclésia" (l'assemblée du peuple).

Comment étaient représentés tous les citoyens ?

C'est simple : chaque village s'appellait une dème. Une de ces dèmes pouvait se trouver dans trois parties distinctes de l'Attique (région d'Athènes) : la partie "polis" (zone urbaine), la partie "paralia" (bord de mer), et la partie "mesogeia" ("terre du milieu", entre le bord de mer et la ville). 100 de ces dèmes étaient regroupées en 30 trytties. On formait alors 10 tribus, composée chacune d'un peu de paralia, d'un peu de mesogeia et d'un peu de polis...ainsi toutes les catégories de citoyens étaient représentées.

Les débats

Chaque tribu élisait 50 représentants à l'Ecclésia : ils étaient nommés pour un an. Ensuite, chaque dixième d'année, une tribu présidait la Boulè (conseil de l'Ecclésia : cette institution décidait des lois à lui soumettre ; elle comptait 500 membres). Cette permanence était appellée prytanie. Puis, chaque jour, un membre de cette tribu était tiré au sort pour présider les débats : il devenait alors épistate.
La Boulè décidait des ordres du jour, puis les lois étaient discutées et votées par l'Ecclésia (à main levée). Le tout se déroulait à l'agora d'Athènes ou sur la Pnyx, colline de la ville. Les textes légaux étaient affichés en ville : ainsi, tout le monde pouvait en prendre connaissance.

Liturgies et mishtoï

Il y avait bien sûr de nombreuses différences de revenus entre les citoyens, car ceux-ci pouvaient aussi bien être médecins qu'agriculteurs. Pour éviter que les richesses ne se répercutent sur la politique (car la corruption existait déjà à cette époque), il a été mis en place un double système :
- les liturgies : les citoyens les plus riches devaient de temps à autre donner de l'argent à la cité, dans le but d'armer une trière, ou de participer à la (coûteuse) construction d'un temple.
- les mishtoï : il s'agissait de subventions données par la cité aux petits commercants et aux agriculteurs lorsqu'ils se rendaient à l'Agora afin d'exercer leurs pouvoirs democratiques. Ce qu'il ne gagnaient pas dans la journée leur était ainsi "remboursé".
On peut néanmoins remarquer que les citoyens les plus riches qui ne travaillaient pas pour gagner leur vie avaient bien plus de temps à consacrer à la politique ; ils étaient donc plus influents et plus puissants.

La justice

Il y avait à Athènes un tribunal du peuple, appellé l'Héliée. Il était composé de 5000 membres et de 1000 suppléants. Après un jugement, le verdict final était voté anonymement, puis affiché en place publique. Les peines étaient notamment l'exil de la cité (à vie), et la mort par empoisonnement.

Devoirs du citoyen athénien

Un citoyen devait participer à la défense de son pays (jusqu'à 60 ans) et à l'éphébie lors de sa jeunesse, de 18 à 20 ans. Ce "service militaire" de l'époque durait deux années : la première, le jeune homme effectuait une tournée des grands sanctuaires ; ensuite, deux instructeurs, nommés par le peuple, apprenait à l'éphèbe à se servir de diverses armes (arc, javelot...). La seconde année, ils recevaient de la cité un bouclier rond et une lance, puis ils s'en allaient tenir garnison dans des forts aux frontières du territoire.
Après ces deux années de service, ils devenaient des citoyens à part entière et pouvaient exercer pleinement leurs pouvoirs à l'Agora.


La devise de la cité d'Athènes :

Isonomia : égalité devant la loi.
Isegoria : égalité de la parole.
Isokrateïa : égalité des pouvoirs.

L'ostracisme

Chaque fois par an, lors d'une scéance spéciale, les membres de l'Ecclésia pouvaient, grâce à un vote, choisir d'exiler d'Athènes pour dix ans la personne de leur choix. Ainsi fût banni de la cité
Thémistocle, le général vainqueur à Salamine.

 

© F. Oger